Evidemment, par rapport au 1° mai 2020, c’est presque la fête ! souvenez-vous, il y a un an, on avait même interdit la vente du muguet ! alors aujourd’hui, c’est presque la fête, on a du muguet, et on a pu manifester à Paris…même si la manifestation, qui a réuni entre 15000 et 25000 personnes à Paris, a été sous haute tension, avec des difficultés de dispersion…et des nouveautés surprenantes : des véhicules référencés CGT ont été visés par des « blackblocs » …Décidément, tout évolue !

Or donc, on a manifesté contre à peu près tout : les restrictions contre la liberté, le mondialisme, les inégalités sociales… La manifestation a été brutale et de échauffourées ont dégradé l’ambiance. Un policier a été blessé, et une succursale de la Société Générale, boulevard Voltaire dans le 11° arrondissement, a volé en éclats

Mais au fait, d’où vient la fête du Travail ?

Nous sommes le 1° mai 1886, à Chicago, « un mouvement revendicatif pour la journée de 8 heures » est lancé par les syndicats américains. Il en résultera plusieurs morts, mais il obtint gain de cause. En souvenir de ce 1° mai 1886, l’organisation politique de l’Internationale socialiste reprend l’idée en 1889, et propose donc ce 1° mai chômé, appelé « journée internationale des travailleurs »

Les manifestants en France vont adopter le triangle rouge : 8 heures de travail, 8 heures de sommeil, 8 heures de loisir. Une fleur va en devenir le symbole : la fleur d’églantine, qui pousse dans le nord de la France, et rappelle Fabre d’Eglantine, l’homme qui avait instauré le calendrier républicain. Voilà comment on a associé une fleur au 1° mai.

En 1891, à Fourmies, dans le nord de la France, des troubles graves interviendront. L’armée tirera sur la foule, faisant 9 morts et des dizaines de blessés.

En 1906, Clémenceau suggère le muguet comme symbole « pacifique » du travail à l’occasion du 1° mai et c’est ainsi que le rouge de la fleur d’églantine cède la place au blanc du muguet.

En 1941, le maréchal Pétain institue la fête du Travail et de la concorde sociale

A la Libération, la journée disparaitra l’espace d’un instant, avant que de renaitre dès 1946, et être officiellement reconduite en 1948

Depuis, la tradition s’est maintenue, mais rarement dans l’unité syndicale, chaque syndicat voulant affirmer sa spécificité, et les formations politiques se sont aussi emparées de cette date symbolique, notamment le Rassemblement national, qui vient chaque année rendre hommage à Jeanne d’Arc

Une question taraude les Français : que sera le 1° mai 2022 ?