Il s’agit ici d’évoquer l’un des grands esprits de notre époque. Philosophe, sociologue, Professeur Emérite à la Sorbonne, Prince des oxymores, auteur du concept de la post-modernité ! Michel Maffesoli… l’auteur d’ouvrages fondateurs ; il mérite donc une attention humaniste, l’auteur entre autres de : « La contemplation du monde » ; « Eloge de la raison sensible » ; « L’instant éternel » ;   

 « Le ré-enchantement du monde » ; « Le temps revient » ; « La crise est dans nos têtes » ; « L’homme post-moderne »… 

Autant de titres qui expriment l’amplitude des préoccupations, et l’étendue du champ des réflexions et des possibles … 
j’ai eu l’opportunité de rencontrer cet esprit rare ! quelle chance… et quel caractère… 

Il est trop subtil pour être populaire ! trop érudit pour susciter l’unanimité ! trop élégant pour faire semblant d’être à la mode !  
Il énonce des constats que personne d’autre n’énonce. Il dresse des diagnostics au scalpel. Il suggère des pronostics qui permettent de sortir des sentiers battus…  
Michel Maffesoli évoque des notions-clés de notre temps :  
– dénommer avec justesse les choses – en étant conscient que « mal nommer les choses ajoute au malheur du monde » (Albert Camus) ;  
– « oser savoir » (Horace) – en sachant compléter la proposition « savoir oser » (devise de HEC) ;  
– retrouver la parole perdue – en ayant en perspective « l’entièreté du monde ». 

Il énonce des « idées-forces », des « idées-principes » (Chateaubriand). 

Alors, il s’agit d’aller à la racine des choses :  
– la crise – « crisis » – qui est originellement un jugement porté par ce qui est en train de naitre sur ce qui disparait – tout en étant en phase avec «l’esprit du temps » ;  
– on peut aller « vers un monde meilleur » mais « par une vallée de larmes », car parfois « le monde est immonde » (saint Augustin). 

Bref ! face aux évolutions de l’Histoire, il faut savoir distinguer les époques, les cycles – qui ressortent du long terme – et les périodes – qui procèdent de la turbulence – qui doivent permettre de mieux gérer la gestation des évènements. 

Laïcité, sagesse de la Maison commune, pensée progressive, rationalisme, constituent autant de références et de modalités pour relier – en latin « religare »-  source à la fois de relation et de religion,  les hommes  et les idées, et réunir « ce qui est épars », qui consiste précisément à créer des liens avec ou sans religiosité.  
Après tout, comme le dit le poète, « qu’Il existe ou pas, la grande question reste la question de Dieu » ! déiste ou non-déiste, quand « Dieu efface, c’est qu’il se prépare à écrire. » 

Dans ce contexte complexe, Michel Maffesoli apporte avec bonheur les réponses et les nuances nécessaires au travers de ses oxymores qui nous emportent de «  l’enracinement dynamique » du monde à des « conclusions introductives », permettant ainsi de mieux comprendre « l’esprit de temps ».  
A la recherche de l’unité républicaine, il ajoute « l’unicité mosaïque », contribuant ainsi à transcender les contrastes entre social et sociétal, entre sacré et sacral.  

Oui ! la post-modernité a de l’avenir !  Moins retour que recours à la modernité… sans tomber dans les excès d’une hypothétique hypermodernité…