Le progrès était annonciateur d’un vie meilleure incontournable… On y a cru pendant plus d’un siècle
Cela semblait inéluctable ! Aujourd’hui tout semble remis en cause ! 2021 permettra t il de clarifier ce mystère et surtout de suggérer des pistes, des solutions, des espérances nouvelles ? Espérons !
En ce 3 janvier, où l’on apprend le drame renouvelé, incessant et désormais récurrent de 2 jeunes soldats français « morts pour la France »(enfin dit-on !) au Mali ; et où en France on atteint le record (scandaleux) de 352 vaccinés, là où en Israel, on a franchi le million !!! on cherche désespérément des raisons d’espérer…
Et personnellement, j’ai trouvé ! je lis ce même jour une communication d’un homme que je désigne l’un de mes « maitres », médecin, chercheur, Pierre Chastanier, animé d’une réflexion philosophique rare, à qui j’ai demandé l’autorisation de reproduire sa réflexion, et qui constitue une introduction unique à cette année nouvelle…
Trouver un sens à la vie ?
Si, comme moi, incapable d’imaginer une explication logique à l’existence de l’Univers (des Univers) vous finissez par croire avec Lavoisier et Darwin que, d’un Big Bang à l’autre, « rien ne se perd, rien ne se crée tout se transforme » et évolue, reprenant à votre compte le vieil adage du présocratique Anaxagore qui affirmait déjà cinq siècles avant notre ère que « Rien ne naît ni ne périt, mais des choses déjà existantes se combinent, puis se séparent de nouveau. » alors vous ne manquerez pas de conclure que la vie humaine qui ne tient qu’à un fil peut, telle celle de la fourmi qu’on écrase, disparaître en un instant pour rendre ses atomes à la création… ou au néant.
Reste alors la question du sens que l’on peut trouver à sa vie.
Faut-il croire avec Jean-Paul Sartre que « Tout existant naît sans raison, se prolonge par faiblesse et meurt par rencontre » ?
Faut-il espérer avec Teilhard que notre esprit rejoindra après la mort une Noosphère, « collectivité harmonisée des consciences » ?
Faut-il se contenter d’accepter avec les progrès gigantesques des neurosciences que notre pensée et nos processus mentaux ne soient que l’émergence de l’activation progressive et provisoire des milliards de neurones de notre cerveau ?
Mais même si notre intelligence bute sur la réponse à donner à ces questions existentielles, est-ce une raison pour ne pas être, au cours de notre vie, utile à nos semblables ?
N’éprouvons-nous pas au moins de notre vivant la fierté légitime de laisser de nous plus tard, auprès des autres et d’abord de nos descendants, un souvenir utile sinon glorieux ?
« Qu’as-tu fait de ta vie ? » Lancinante question sans cesse reposée d’Esaïe à Alfred de Musset.
Allons-nous répondre comme le Prophète : « C’est en vain que j’ai travaillé ! Pour le vide et le néant j’ai consumé mes forces ! »
Que restera-t-il de toutes nos œuvres ?
Chacun de nous est le point de convergence du cône insondable de tous ceux qui l’ont précédé et le point de divergence du cône peut-être illimité de tous ceux qui naîtront de lui ou d’elle.
Nous avons donc le devoir de transmettre à nos descendants un message, que nous avons-nous-mêmes reçu, qui ne sera pas réduit au code, vite dilué, de notre ADN mais aussi qui aura trait à la conception de notre présence sur Terre, aux valeurs pour lesquelles nous accepterions de nous battre, voire, si nous en avions le courage face aux circonstances, pour lesquelles nous sacrifierions notre vie.
C’est la raison pour laquelle au-delà de la recherche légitime d’un confort mérité, plus par nos efforts que par notre héritage, nous devons nous engager pour ce combat humaniste que nous avons choisi, dans la Cité, dans nos professions, dans notre entourage, loin des égoïsmes qui nous tentent.
Le monde est en train de basculer. Certes cela prendra sans doute encore un peu de temps mais l’accumulation des problèmes dans un espace baigné dans les ondes électromagnétiques qui véhiculent l’information ne manquera pas d’exploser lorsque 10 milliards d’hommes réduits à l’esclavage de la pauvreté voulu par une ploutocratie insatiable, poussés à des migrations incontrôlables par les guerres ou les désordres climatiques, balayeront d’un coup les dérisoires obstacles que leur opposeront momentanément les puissances d’argent et ce qu’il restera des Etats !
L’Appel au Renouveau qui peut être le nôtre n’est-ce pas le sursaut d’une espèce qui veut poursuivre sa marche vers l’éternité sans permettre à quelques-uns bientôt plus puissants que des Etats de s’approprier le patrimoine commun qui devrait devenir le patrimoine du partage ?
Si nous nous battons pour cet objectif, un bref instant, ceux qui nous survivrons diront peut-être de nous avec Laurence Cossé :
« Il ne croyait pas en Dieu mais il se sentait responsable du monde » ou
« Il croyait en Dieu mais sans en être sûr et il faisait le bien pour faire en quelque sorte exister Dieu »