Le confinement, le couvre-feu, les propos des experts sur les vaccins, et leur absence, les tests, et leur rareté, continuent à constituer notre contexte quotidien. Mais, clairement, les angoisses, les tristesses, les manifestations de détresse se multiplient…Alors, un peu de réflexion
D’abord 3 chiffres : aux USA, on vaccine 6 millions de personnes par jour ; au Royaume Uni 850000 par jour ; en France 140000… par ignorance ?
A la fin du siècle dernier, une orientation philosophique a développé l’idée selon laquelle « l’état d’ignorance » a envahi la société, d’abord aux Etats Unis, avant de gagner l’Europe et donc la France
La dégradation des structures scolaires, la digitalisation de la société, le développement des réseaux sociaux, autant de facteurs qui ont contribué à la baisse du niveau de connaissance du corps social ! Si on y ajoute la dégradation de la pratique démocratique, la confusion entre égalité et égalitarisme, on en est arrivé à ce que l’ « état d’ignorance » est apparu quasiment comme « l’état normal »
Aujourd’hui, la crise sanitaire n’a fait qu’accentuer ce mouvement. Les sociologues enquêtent sur le « covid nosocomial » et les « oubliés de la pandémie ». Constatons les faits : les enfants vivent avec des masques, n’ont plus de judo, ne fêtent plus leurs anniversaires…
Bref ! ils sont par la force des choses éloignés des sources de connaissance et de culture. Les cours distanciels, le manque de contacts avec leurs professeurs, comme avec leurs camarades- sans parler des exercices « alerte attentat »quand ils ont encore accès à l’école- l’accroissement du nombre de parents privés d’activité sinon d’emploi, tout cela mène les jeunes sur des pentes dangereuses. Il semblerait que 5% de chômage en plus chez les parents signifie 30 à 40% de déficits intellectuels et maladies mentales chez les jeunes
A propos d’ignorance, un « joke » est publié ce jour. Roselyne Bachelot, ministre de la culture, testée positive au covid, a promu hier Michel Sardou commandeur de la Légion d’Honneur. Le résultat est que le chanteur devient ainsi cas-contact, ce qui lui fait dire avec humour qu’il est devenu « commandeur-covid »…Evidemment, il ne pouvait pas savoir…
Face au risque du succès de l’état d’ignorance, il est temps de réhabiliter le goût du savoir, de la connaissance, de la légende, dont Bernard Pivot écrit , avec justesse et beauté, cette belle affirmation : « la légende, c’est de l’histoire repeinte aux couleurs du succès »