Hier, on parlait du Génie français, mais aussi du Malheur français ! en fait les deux sont liés. Et on en revient toujours à la liberté, à la Liberté avec un L majuscule : la Liberté associée à l’Egalité et à la Fraternité ; ces 3 valeurs que les Français ont tellement de difficultés à mettre en ordre ! Mais quel est le bon ordre précisément ?

On dit souvent que les Français sont passionnés, voire obsédés par l’Egalité. Tout notre système social repose sur elle… Un Français éclairé a même obtenu que la Fraternité soit érigée en principe constitutionnel. Mais Jean Jaurès affirmait sans ambages que « le premier des droits de l’homme, c’est la liberté »

Plusieurs références méritent l’attention :

Monique Quentos Sperber, philosophe française née en Algérie, éminemment bi-culturelle, travaille sur la philosophie morale et politique, et pose clairement la question : face à la situation du covid, les Français sont fatigués, tellement d’ailleurs qu’ils sont prêts à tout pour tenter d’en sortir, y compris de renoncer progressivement à leurs libertés. Elle dit : il fut un temps où chaque loi nouvelle avait pour but d’accroitre la liberté. Aujourd’hui, les lois nouvelles consistent à la restreindre, voire à en supprimer…

Cedric Herrou- ce citoyen de Nice qui a osé s’opposer à l’autorité pour aider des migrants- a réussi à faire consacrer le principe de la Fraternité par le conseil constitutionnel. Il en est résulté un livre « Change ton monde » préfacé par Le Clézio, Prix Nobel de littérature quand même !

Claudia Sénik a écrit « l’économie du bonheur « ! c’est singulier ! les Français sont globalement heureux, même de leur propre malheur. Le bonheur est à la fois une idée neuve, un principe constitutionnel, presque un devoir… Il est devenu l’objectif suprême des choix politiques 

Le problème est de savoir si on peut mesurer quelque chose d’aussi subjectif et impalpable que le bonheur ! En tout cas, on peut penser que le principal bonheur, c’est précisément la liberté