Le 12 décembre 2015, le premier traité mondial pour lutter contre le réchauffement était signé par 195 pays, sous le nom générique d’« Accord de Paris », avec tant d’espoirs…
C’était une « très forte émotion » selon Laurent Fabius, président de la COP21, qui avait « levé son marteau » pour entériner ce moment historique. Il avait exigé trois ans de travail et, durant la dernière ligne droite, avait donné lieu à la discussion de 1 600 points de négociation. L’un des plus importants était de dégager un accord pour limiter le réchauffement de la planète à moins de deux degrés d’ici la fin du siècle, et si possible à 1,5°. Ceci signifiait un changement des modes de production, de consommation, de vie.
Il soulignait que « ceci exigeait l’alignement de 3 planètes : la planète scientifique, la société civile, et la planète des gouvernements. »
Depuis, 5 ans après, quelles avancées ?
Une prise de conscience mondiale certes, mais le mauvais exemple des Etats Unis a eu pour conséquence que certains états, sans se retirer de l’Accord, se sont sentis comme « déliés » de leur engagement, au premier rang desquels le Brésil, avec le scandale de la déforestation de l’Amazonie…
Il faut dire que les travaux du GIEC ont été très utiles, mais peut-être trop exclusifs sur certains thèmes (l’absolu focus sur le CO2 et le dioxyde de carbone quant à l’impact des gaz à effets de serre), de telle sorte que ses travaux ne font pas l’unanimité dans la communauté scientifique.
L’objectif de maintenir l’augmentation de la température de la planète à moins de deux degrés s’est évaporé, alors que la tendance actuelle est au minimum de 4°, avec des effets catastrophiques : ouragans, canicules, migrations massives…
Jean Jouzel – notre climatologue et glaciologue co-distingué Prix Nobel au titre du GIEC en 2007 – reprend ses appels à agir : stopper la déforestation, promouvoir les transports en commun, accélérer l’isolation thermique des bâtiments, assurer la transition énergétique…
Il va falloir assurer des financements, assumer la dimension de justice sociale, promouvoir les progrès technologiques indispensables, et étendre l’accord à de nouveaux secteurs.
Un espoir réside dans l’élection de Joe Biden qui devrait permettre de réparer les dégâts de Trump. On sait pouvoir compter sur l’ardeur de John Kerry, lui-même ancien candidat à la présidence américaine, animé d’une grande et reconnue énergie.
Pour célébrer ce jour de grand espoir de décembre 2015 : un « sommet virtuel » qui réunit en télé-distanciel un certain nombre de chefs d’Etat. Un sommet virtuel pour rappeler une COP qui avait décidé de mesures largement demeurées virtuelles : quel symbole !