On est entré dans le monde de « l’oraliture » ! Ce mot inventé par Paul Zumthor cherche donc à opérer une forme de synthèse entre oral et littérature, la culture transmise par l’oralité.
Nous sommes dans un pays de droit, de tradition écrite, alors que les pays anglo-saxons cultivent la tradition orale. Il faut bien se rencontrer sur des croisements communs. Et puis, la civilisation des réseaux sociaux accroit cette ambiance d’immédiateté, d’oralité, la forme écrite se réduisant souvent en onomatopées, de style pour le moins simplifié et plus ou moins heureux !
Aujourd’hui, je décide de privilégier l’esthétique. Je suis en Bretagne chez des amis connaisseurs de fruits de mer, à Cancale. Et c’est un festival : huitres plates et « celticas », dégustées avec des poivres rares et épices de Roellinger, sans compter le beurre « madame » qui sublime le tout…
Alors l’oralitude prend un double sens : transmission orale mais aussi appréciation du monde par l’oral du gout. Façon probablement de rester jeune, de garder la chaleur, car : « quand la jeunesse se refroidit, le monde claque des dents » …